La PMA et moi

Il est des sujets qui questionnent, des décisions qui étonnent et des réactions qui chiffonnent……

La Pma et moi, ça fait 8 ans qu’on se côtoie. 8 ans déjà. On se connait bien elle et moi…

D’injections en injections, c’est comme si elle prenait possession de moi. Pour les stimulations, les ovulations, les ponctions…En vue d’une IAC pour les uns, d’une IAD pour les autres…

Pour une FIV à venir, vous la prendrez classique, ICSI ou IMSI ? Et les embryons à transférer, quand embryons il y a, vous les prendrez frais ou congelés ? Aj2-j3 ou J5-6 au stade de Blastocyte ?

Et puis il y a les effets secondaires des traitements… On ne peut pas jouer inopinément avec nos taux d’hormones sans conséquence. Docteur Jekyl et Mister Hyde se tirent la bourre durant quelques semaines, les nerfs étant à leur paroxysme ; les seins se font lourds, le bas ventre douloureux et le corps manque cruellement d’énergie. Le moral est sinusoïdal, la libido en berne et quand elle ne l’est pas, on n’a de toute façon pas le droit de jouer, protocole oblige!

Le tout parsemé d’émotions…Les doutes, les angoisses, les peurs, de l’échec, des douleurs, de l’anesthésie générale (QCM à choix multiple), le soulagement de l’après-ponction, l’attente des résultats et l’angoisse à nouveau (combien de follicules prélevés, combien d ‘ovocytes fécondés, combien d’embryons fabriqués, combien de survivants à transférer), l’envie d’y croire, l’espoir, le désespoir en fonction des jours et symptômes ressentis. S’en suivent les 2 semaines les plus longues et difficiles en général, l’attente du résultat final. Re-traitement à base d’injections parfois et de progestérone souvent. Les seins et le ventre qui gonflent à nouveau, les douleurs, les nausées et les vertiges qui de temps en temps les accompagnent.  Et l’assaut final… Le fameux test hcg planifié par le gynéco, quand on n’a pas eu l’impatience d’attendre en utilisant un test de grossesse urinaire lambda ou quand nos règles ne se sont pas encore présentées….

Les résultats pleinement négatifs avec un hcg < 5ui, un résultat douteux, qui, dans 85% des cas n’augure rien de bon avec un hcg compris entre 6 et 25 ui ou encore un résultat positif avec un hcg > 30 mais là, encore rien n’est joué. Impossible de se réjouir pleinement tant que le taux n’augmente pas de façon significative tous les 2 jours pendant plusieurs semaines. Et quand la grossesse est évolutive, une épée de Damoclès s’installe alors au-dessus de nos têtes pour nous accompagner tout au long de la grossesse ou presque jusqu’à l’arrivée de l’enfant tant désiré quand la fausse couche ou la grossesse extra-utérine ne s’invitent pas à la fête…

Voilà en quelques mots, ce que signifie pour moi un parcours PMA…

Mais je crois pouvoir dire que le pire dans tout ça, ce n’est pas tant les douleurs du parcours PMA mais bien les maladresses et/ou méchancetés des bienveillants, bien pensants, bien connement…..

Les silences des uns, les commentaires désobligeants et/ou maladroits des autres et la peine, grandissante de constater que, comme souvent dans la vie, face à un grand bonheur ou à un grand malheur, on est seul, toujours seul, irrémédiablement seul.

Alors, on sent la carapace se fendiller, on sent la peine nous submerger et les larmes couler…

On se recroqueville le temps qu’il nous faut et on se dit que demain, peut-être il fera beau…

Parce que le plus difficile dans la Pma, ce n’est pas de tomber, de douter, d’angoisser, d’espérer et de finalement essayer de se relever ; c’est de se sentir jugé(e)…

 

Peps’Mozer (« Aimer, c’est se surpasser »)