Cette peau distendue
Ma peau distendue me renvoie à cet état qui m’a tant effrayée et que j’ai finalement réussi a aimé.
Cette peau s’est étirée pour laisser la place à ce petit être qui m’a tant fait peur.
Une main sur mon ventre, je tâte et cherche en vain une présence.
Je sens cette peau, flasque et tendre, délivrée de son petit habitant depuis peu.
Les traces de son passage sont encore visibles.
Je les contemple.
J’aime les traces qui sont là.
Elles marquent mon corps de façon indélébile.
Comme si elles ne voulaient pas que j’oublie cette période pleine d’ambivalence.
Elles me rappellent la douleur, l’angoisse et l’amour de ces neufs derniers mois.
Ce spleen doux et léger me rappelle que nous sommes séparés à présent.
Nous ne partageons plus le même corps.
J’avais hâte d’être au bout, de le voir et de ne plus subir cette grossesse.
Et puis je comprends petit à petit que de tels changements ne peuvent pas être anodins.
Je comprends l’ambivalence que cet état a engendré.
Mes cernes et mes douleurs me renvoient à la fin de cette cohabitation.
Je suis nostalgique.
Qui l’eut cru.
Moi qui ait tant cru détester être enceinte.
Je me surprends à avoir aimé cet état.
Un petit être minutieusement fabriqué pendant neuf mois vit et respire seul maintenant.
Sa vie bien à lui débute.
Et c’est avec bonheur que j’accueille cette indépendance.
Je crois n’avoir plus peur.
Je regarde vivre mes garçons.
Sereinement.
Ils sont deux et seront peut-être trois un jour.
Comme je comprends, comme j’aime ta façon de le dire (de l’écrire)…
Merci, très touchée je suis!
Je viens d’accoucher de mon 2ème garçon et je suis complètement d’accord avec vous…
Félicitations!
J’ai accouché de ma petite fille en mai et je me retrouve dans votre texte. Votre façon de dire les choses est magnifique ! Vous avez su mettre des mots sur un ressenti très complexe. Très émouvant !!