La nuit depuis toi.
La nuit est différente.
Ta naissance l’a chamboulée.
On ne dort plus, plus de la même façon.
On est attentifs au silence.
On l’écoute.
On épie ton souffle, tes gestes, on est inquiets.
Deux ans de sommeil près de toi.
Et pourtant.
J’écoute toujours, je retiens mon souffle, j’éponge ton front fiévreux.
J’aime la nuit.
J’aimerais pouvoir la vivre éveillée.
J’aimerais tout noter pour ne rien oublier.
Je me souviens des nuits lovée dans le canapé.
Je me souviens de ton berceau.
De ton lâcher prise.
Des cent pas sur le parquet bruyant.
Des nuits sans bruits à penser au futur, à toi, à notre vie à trois.
La nuit n’est plus la même depuis toi.
J’espère que tu aimeras la nuit.
Voir les villes la nuit.
Écouter son silence.
Ou au contraire la rendre bruyante et vivante.
J’espère que tu aimeras regarder tes enfants dormir.
J’espère que la nuit t’apaisera.
Elle cerne mes yeux mais est riche de ta présence.
Je crois qu’elle ne sera plus jamais pareille.
Même quand tu auras 10, 20 ou 30 ans.
La pénombre me fera toujours penser à toi.
Elle m’inquiétera toujours un peu aussi, si peu.
À l’heure où tu vas commencer à avoir peur des monstres du soir.
Sache que je serai là.
Pour les emmener loin de toi.
Merci pour ces mots.
Mon petit de sept mois ne « fait pas ses nuits ». Il se réveille beaucoup, beaucoup trop. Nous sommes fatigués, la journée et la nuit. Je crois que s’il ne dort pas, c’est en partie à cause de ma peur qu’il s’en aille, l’air de rien, dans son sommeil, et qu’il nous abandonne là. Je suis sûre qu’il sent l’attention que je porte à son souffle, la main que je pose sur son ventre dès qu’il me semble trop immobile.
Mais je crois aussi qu’il ne dort pas parce qu’il aime se retrouver avec nous, à ce moment-là, dans notre chaleur. Et j’aime aussi, la nuit, le prendre dans mes bras quand tout dort autour.
Et grâce à votre post, je lui souhaite aussi d’aimer la nuit, comme je l’ai toujours aimée, et comme je l’aime encore aujourd’hui, avec lui, malgré la fatigue.