Il y eut ce matin. Ce samedi ponctué de gestes rapides avant de commencer une journée de travail. Se dépêcher. Regarder l’heure. Penser à tout. À rien. Échanger quelques baisers. La course frénétique du quotidien. Rythmée au son des aiguilles et des flonflons des fêtes de fin d’années. Nous avons les traits tirés. Et puis soudain tu arrêtes le temps. Toi le petit homme de presque un mètre. Tu crées le lien. Tu stoppes l’horloge un instant Tu m’embrasses avant que je m’engouffre dans cette folle journée. Mais tu n’embrasses pas que moi. Tu embrasses mon ventre pour dire au revoir au bébé. Un geste simple. Un geste qui a figé le temps pour lui redonner toute sa valeur. Un geste d’une force incroyable qui m’émeut. Toi le petit homme de moins d’un mètre tu m’as fait frissonner. Nous accueillerons bientôt un bébé et ta tendresse me comble encore un peu plus de bonheur. Merci petit homme.
Je voulais écrire un joli texte Je voulais qu’il soit serein et plein d’espoir J’avais hâte de poser des mots sur les maux Je voulais dédramatiser ces tristes moments Je voulais garder une certaine pudeur dans mes propos J’ai écris sur le papier pour ensuite taper sur le clavier Je me suis souvenue de la peine, de la douleur, de l’échec Je me souviens n’avoir plus eu envie d’un enfant. Mais je n’arrive pas à poser de mots. De mots justes, clairs et gonflés d’espérance. Et pourtant, ils sont je pense, le remède. Parler et écrire jusqu’au réconfort. Échanger, ne rien garder enfermer, voilà peut-être la clé De faux il n’y a que le mot C’était bien réel Ce moment détruit, anéanti la confiance, la joie Ce moment enferme Ce moment noirci « Tu es jeune, tu auras d’autres enfants » La jeunesse ne change rien à la tristesse. La jeunesse n’atténue pas le chagrin. Et puis la vie continue Et la douleur s’atténue Elle se camoufle dans un petit coin de chair Elle reste là mais sait se faire discrète À celles et ceux qui vivent ce douloureux moment, je souhaite que votre douleur se fasse discrète Je vous souhaite d’être… lire la suite →
Quelques lettres qui te suivront toute ta vie. Les choisir selon notre goût. Feuilleter des livres Tendre l’oreille dans la rue Se remémorer les vieux prénoms de famille. Éplucher, noter, répéter, rayer pour qu’il n’en reste qu’un. Le répéter plusieurs fois à haute voix. Le tien. Choisir des syllabes qui te construiront un peu tout de même. Tu forgeras ton caractère autour de ce prénom qui te servira à te présenter Aussi bien à deux ans qu’à quarante. Un prénom choisit par deux personnes qui ne le porteront pas. L’aimeras-tu? Vouloir que se prénom soit aussi facile à porter enfant qu’adulte. Le choisir avec son orthographe classique, je ne voulais pas la changer pour ne pas que tu ais à l’épeler toute ta vie. C’était amusant de t’imaginer, adulte, te présentant aux autres en énonçant ton prénom. C’était drôle d’imaginer quel surnom tes amis te donneront. Notre choix s’est vite porter sur le prénom qui est le tien aujourd’hui. Simplement. Tu portes le prénom de mon arrière-grand-père. Non pas par hommage, mais pour sa beauté graphique, sa sonorité. Nous ne voulions pas un prénom qui soit unique car ton prénom serait forcément singulier. Singulier à ta personnalité. J’espère qu’il te… lire la suite →
Je me souviens de la chaleur de Paris, du bruit de la rue et de mon cœur battant bien trop fort. Je me souviens de ce mois de juillet. Je me souviens avoir eu peur. Je me souviens de mes pas légers sur le bitume gris du neuvième arrondissement. Je me souviens de cette place qui me donnait le tournis. Je me souviens qu’une seule question tournait dans ma tête. « Comment un être si petit pouvait tant occuper mon esprit » Je me souviens de ce médecin, un peu vieux, un peu gauche, à l’opposé de ce que j’avais imaginé. Je me souviens de cette petite salle. Je me souviens de ma toute première échographie. Je me souviens de tout. Du bruit du ventilateur, du bruit des patients dans la salle d’attente, des Klaxons des voitures, des froissements de la blouse du médecin, de son silence. Je me souviens de cette image, presque lunaire, d’un tout petit être. Je me souviens du son. Ce son régulier et rapide, cette musique apaisante que j’aurais pu écouter des heures. « Vous entendez? C’est son cœur. » Je me souviens de ton cœur. Je me souviens des angoisses qui ont surgit à cet instant. Nous étions… lire la suite →
Un petit corps chaud posé contre moi. C’est le début de la nuit et tu pousses ton premier cri. Ce cri salvateur qui m’a tant fait pleuré. J’avais tant imaginé ce moment, de tant de façons différentes. Je ne l’avais pas imaginé si étrange, si bouleversant. Je ne me suis pas sentie mère, pas tout de suite. J’ai été perdue. Je me suis sentie liée à toi, pour toujours. J’ai été effrayée. Tes yeux grands ouverts plongés dans les miens. Tes gestes incontrôlés, ta bouche plissée. Je ne pouvais détourner mon regard du tien. À 22h54 j’ai arrêté de pleurer, de parler, j’ai arrêté d’avoir peur, je t’ai simplement regardé. J’ai pensé à ton père, à notre amour multiplié par ce moment présent, à tout ce que tu allais offrir à nos vies. Notre vie bouleversée par la tienne. Je t’ai contemplé des heures, des nuits, des jours, n’osant te manipuler de peur de te réveiller. Si petit. Ton odeur et tes gestes lents. Ton souffle chaud. Le temps s’est stoppé pour nous laisser admirer le petit être que tu es. Notre bouleversement. Le plus beau qui soit.
J’ai longtemps rêvé d’avoir un enfant. J’ai idéalisé la grossesse. Cette première grossesse est arrivée à une période difficile. J’étais imprégnée de la joie de créer la vie alors que ma mère se battait contre la mort. Première expérience contradictoire. Et puis j’ai fait cette fausse couche qui m’a anéantie. Les fausses couches sont courantes, je le sais. Mais je n’ai pas su me relever de cette épreuve. Ce mauvais moment m’a prit à vif. J’ai dit “Je n’aurais plus jamais d’enfants” Et bien évidemment je ne me suis pas arrêtée là. C’est donc avec beaucoup de distance que j’ai appris que j’étais à nouveau enceinte. J’ai essayé de ne pas me projeter trop vite, à tel point que j’avais du mal à réaliser mon état. J’ai détesté être enceinte. Je ne voyais que de l’angoisse dans cet état. L’échographie étant le passage le plus détesté bizarrement. Peur de l’annonce d’une anomalie, peur d’un retard de croissance, bref pas vraiment de plaisir. Après les nausées qui ont durées 5 mois, j’ai découvert mon ventre qui s’arrondissait. C’était un moment que j’attendais avec impatience. Et rien. J’imaginais une émotion intense, le début d’une nouvelle vie. Rien. J’ai ensuite passé 3… lire la suite →