Je faisais partie des mères qui rêvaient d’allaiter. J’avais tout préparé. Les crèmes hydratantes, les coussinets, les livres, dès que j’arrivais chez la sage-femme je posais des multitudes de questions sur l’allaitement. Je voulais allaiter plus que tout. J’avais eu l’exemple de ma mère qui allaitait ses enfants, facilement et avec bonheur, la femme de mon père et ma tante, toutes trois parlaient de bonheur absolu, de lien fort, de moment privilégié. J’étais prête. Après un marathon de plus de 30 heures, l’oisillon est né. La sage-femme l’a posé sur moi et immédiatement dans ma tête j’ai pensé: “Je ne peux pas l’allaiter”. Bloquée. J’étais chamboulée. J’avais mal. J’étais fatiguée. Je n’avais pas imaginé un accouchement aussi violent. J’ai tout de même mis l’oisillon au sein pendant la nuit et le lendemain matin. Devant ma détresse les sages-femmes ont été exceptionnelles. Très présentes. Ne m’imposant pas leur façon de penser. Me disant que parfois on ne choisit pas, me parlant également de la bonne santé de l’oisillon, de prendre mon temps. Le lendemain l’oisillon a bu son premier biberon. Et ce moment a été privilégié. Je me suis sentie bien, il me regardait, la tension s’apaisait. Je me sentais tout… lire la suite →
La nuit est différente. Ta naissance l’a chamboulée. On ne dort plus, plus de la même façon. On est attentifs au silence. On l’écoute. On épie ton souffle, tes gestes, on est inquiets. Deux ans de sommeil près de toi. Et pourtant. J’écoute toujours, je retiens mon souffle, j’éponge ton front fiévreux. J’aime la nuit. J’aimerais pouvoir la vivre éveillée. J’aimerais tout noter pour ne rien oublier. Je me souviens des nuits lovée dans le canapé. Je me souviens de ton berceau. De ton lâcher prise. Des cent pas sur le parquet bruyant. Des nuits sans bruits à penser au futur, à toi, à notre vie à trois. La nuit n’est plus la même depuis toi. J’espère que tu aimeras la nuit. Voir les villes la nuit. Écouter son silence. Ou au contraire la rendre bruyante et vivante. J’espère que tu aimeras regarder tes enfants dormir. J’espère que la nuit t’apaisera. Elle cerne mes yeux mais est riche de ta présence. Je crois qu’elle ne sera plus jamais pareille. Même quand tu auras 10, 20 ou 30 ans. La pénombre me fera toujours penser à toi. Elle m’inquiétera toujours un peu aussi, si peu. À l’heure où tu vas commencer… lire la suite →