Petit toi, petit dernier. Tu grandis et tu t’éveilles et le temps me file entre les doigts. Les petits vêtements sont trop courts, tes pieds n’ont plus assez de place dans tes chaussons. Je vais glisser toutes ces petites choses trop petites dans un carton. Mais contrairement à tes frères, je ne le rouvrirai pas. Je le donnerai pour d’autres enfants. Petit toi, tu seras mon petit dernier et chaque moment qui passe me serre un peu plus le cœur qu’avant. Les moments que je vis avec toi ont une autre saveur. Je sais qu’après toi je ne les revivrai plus. Je ne suis pas triste de cela, peut-être un peu nostalgique. Tu es un bébé calme et serein et nous prenons le temps de savourer ces premiers instants que j’aime tant. J’aime cette période où tu es si petit. Le temps est différent, on vit comme posés dans du coton, on s’autorise à traîner un peu, il y a même des jours où on ne s’habille pas. Et puis je me souviens de tout ces moments à venir et je les attends avec hâte. Je suis heureuse de vous voir grandir ensemble. Mes trois garçons. J’ai hâte de vous… lire la suite →
Mon ventre s’est noué, mes yeux se sont mouillés et mon coeur s’est emballé. J’ai su. J’ai fermé ma valise, j’ai regardé tes frères, profondément endormis. Le silence. Cette nuit était particulière, elle allait devenir notre nuit, le début de notre histoire. J’ai regardé l’appartement. La lumière était différente, plus chaude, plus forte. J’ai regardé la rue depuis la terrasse. Nous sommes partis. Nous sommes partis à ta rencontre, les sentiments emmêlés. Tout était en suspend. Tout était serein. La nuit avançait et Paris était vide. Je n’ai rien oublié. Ce moment si particulier avant l’arrivée à l’hôpital. Et puis la douleur. la salle de naissance et l’horloge face à moi. Trois heures quarante. Je me suis mise à imaginer ton heure de naissance. Cette heure que tu t’amuseras à dire le jour de ton anniversaire. Cette heure qui marquera le début de ta vie. Cette heure que tu oublieras peut-être. Quatre heure cinquante. La nuit devenait moins noire. J’ai perdu de vue l’horloge quelques instants. Un peu avant six heures tu es né. Sereinement et calmement. Tes yeux grands ouverts ont cherchés les miens. Tous les doutes ont été balayés. Petit toi, ta naissance était belle. Je n’ai pas… lire la suite →