Mon ventre s’est noué, mes yeux se sont mouillés et mon coeur s’est emballé. J’ai su. J’ai fermé ma valise, j’ai regardé tes frères, profondément endormis. Le silence. Cette nuit était particulière, elle allait devenir notre nuit, le début de notre histoire. J’ai regardé l’appartement. La lumière était différente, plus chaude, plus forte. J’ai regardé la rue depuis la terrasse. Nous sommes partis. Nous sommes partis à ta rencontre, les sentiments emmêlés. Tout était en suspend. Tout était serein. La nuit avançait et Paris était vide. Je n’ai rien oublié. Ce moment si particulier avant l’arrivée à l’hôpital. Et puis la douleur. la salle de naissance et l’horloge face à moi. Trois heures quarante. Je me suis mise à imaginer ton heure de naissance. Cette heure que tu t’amuseras à dire le jour de ton anniversaire. Cette heure qui marquera le début de ta vie. Cette heure que tu oublieras peut-être. Quatre heure cinquante. La nuit devenait moins noire. J’ai perdu de vue l’horloge quelques instants. Un peu avant six heures tu es né. Sereinement et calmement. Tes yeux grands ouverts ont cherchés les miens. Tous les doutes ont été balayés. Petit toi, ta naissance était belle. Je n’ai pas… lire la suite →
Il y a 365 jours je suis allée chercher du pain. J’ai attendu dans la file d’attente et j’ai salué les boulangers. Comme tant d’autres matins. Il y a 365 jours, il faisait chaud. J’ai petit-déjeuné en observant nos valises. Il y a 365 jours je savais. Je savais que c’était le dernier matin. Le dernier matin avant toi. C’était presque effrayant de savoir qu’après, tu serais toujours dans mes pensées. J’ai regardé une dernière fois l’appartement. Quand je reviendrai tu seras là. Cette pensée grandi notre si petit logement. Il y a 365 jours, j’ai attendu dans la salle d’attente en regardant mon ventre. C’était les derniers instants d’une rondeur parfaite. Il y a 365 jours, l’effervescence la plus joyeuse était autour de moi. Je me souviens de ces mots, bruts et lourds comme une enclume. « Il est là » Il y a 365 jours tu es venu au monde. Dans un calme et avec une facilité insolente. Le monde t’attendait. Il y a 365 jours, ta chaleur et tes bras ronds ont été posés sur moi. Il y a 365 jours, je me sentais terriblement vivante et aimante. Tu as 365 jours aujourd’hui. Cela me semble vertigineux. Tu es… lire la suite →
Un jour Il y eu le premier jour. Celui qui fait exploser nos émotions. L’euphorie et l’envie de crier au monde entier ta beauté. Toi, si petit encore, endolori par cette arrivée. Niché au creux de nous. Je t’ai contemplé des heures, analysant la finesse de ta petite personne. Comme si c’était la première fois. Tu ouvrais peu les yeux, tes gestes étaient lents et pourtant tout s’accélérait autour de nous. Une semaine Il y eu la première semaine celle qui me fit oublier la vie sans toi. Les gestes, les paroles, tout semblait être naturel. Nous commençons à avoir nos habitudes. Tes yeux s’ouvrent et le gris de ta pupille me gonfle le cœur. Nous étions quatre et cela paraissait évident. Tu grandis déjà, toi le petit glouton. La vie avec toi est douce. Deux semaines Il y eu la première quinzaine Celle oū l’on se dit que ça va très vite. Tu t’éveilles et tu nous suit du regard. Nous parlons de toi, parfois, en grammes et en centimètres. Mais cette vitesse nous donne à voir le plus joli des spectacles. Ton frère t’embrasse, te cajole. On devine le gris de tes yeux qui devient bleu. Çe gris… lire la suite →
Mon deuxième garçon est né. Il y a deux petites semaines. J’ai enfin dit au revoir à cette grossesse que je n’aimais pas. Sans regrets. Je n’aurais jamais cru dire ça un jour mais nous avons eu droit à un bel accouchement dans le calme. C’était un très beau moment et je m’étonne encore d’avoir pu l’apprécier tant l’ancrage du premier accouchement douloureux était présent. Et pourtant. Pas d’angoisses, peu de douleurs, pas de questions. Nous avons juste vécu le moment présent avec sérénité. Le premier soir où les deux garçons se sont endormis dans la même chambre je les ai regardés. L’appartement était calme. Mon regard passant de l’un à l’autre. Je me suis sentie apaisée. Avoir un deuxième enfant m’a fait me sentir mère. Ou plutôt je me suis sentie apaisée. Comme si tout était à sa place. Cette arrivée m’a comblée. Je suis rassurée qu’ils ne soient pas seuls, ils sont frères et grandiront côte à côte. Ils sont différents, cela se voit déjà. Petit blond et petit brun. Mes garçons. Ils se détesteront peut-être, n’auront peut-être aucun atomes crochus. Mais ce n’est pas grave. Ils seront toujours deux. Je pense que cela sera une force. Cette… lire la suite →
Un petit corps chaud posé contre moi. C’est le début de la nuit et tu pousses ton premier cri. Ce cri salvateur qui m’a tant fait pleuré. J’avais tant imaginé ce moment, de tant de façons différentes. Je ne l’avais pas imaginé si étrange, si bouleversant. Je ne me suis pas sentie mère, pas tout de suite. J’ai été perdue. Je me suis sentie liée à toi, pour toujours. J’ai été effrayée. Tes yeux grands ouverts plongés dans les miens. Tes gestes incontrôlés, ta bouche plissée. Je ne pouvais détourner mon regard du tien. À 22h54 j’ai arrêté de pleurer, de parler, j’ai arrêté d’avoir peur, je t’ai simplement regardé. J’ai pensé à ton père, à notre amour multiplié par ce moment présent, à tout ce que tu allais offrir à nos vies. Notre vie bouleversée par la tienne. Je t’ai contemplé des heures, des nuits, des jours, n’osant te manipuler de peur de te réveiller. Si petit. Ton odeur et tes gestes lents. Ton souffle chaud. Le temps s’est stoppé pour nous laisser admirer le petit être que tu es. Notre bouleversement. Le plus beau qui soit.