Il y eut ce matin. Ce samedi ponctué de gestes rapides avant de commencer une journée de travail. Se dépêcher. Regarder l’heure. Penser à tout. À rien. Échanger quelques baisers. La course frénétique du quotidien. Rythmée au son des aiguilles et des flonflons des fêtes de fin d’années. Nous avons les traits tirés. Et puis soudain tu arrêtes le temps. Toi le petit homme de presque un mètre. Tu crées le lien. Tu stoppes l’horloge un instant Tu m’embrasses avant que je m’engouffre dans cette folle journée. Mais tu n’embrasses pas que moi. Tu embrasses mon ventre pour dire au revoir au bébé. Un geste simple. Un geste qui a figé le temps pour lui redonner toute sa valeur. Un geste d’une force incroyable qui m’émeut. Toi le petit homme de moins d’un mètre tu m’as fait frissonner. Nous accueillerons bientôt un bébé et ta tendresse me comble encore un peu plus de bonheur. Merci petit homme.
Le temps s’invite dans mes cheveux. Des cheveux blancs aiment me rappeler que le temps ne m’attend pas, qu’il suit son chemin. Je les ai comptés, arrachés, cachés, j’ai réfléchis à les teindre. Puis j’ai arrêté de vouloir dompter le temps. Et j’ai fini par les aimer. “Tu as des cheveux blancs, tu vas les teindre?” Non. J’aime l’idée que le temps se rende visible, il me rappelle que l’heure tourne, que les mois changent et que les années s’enchaînent. Ça me rappelle que mon oisillon grandit et qu’il découvre de plus en plus de choses. Il est ce que le temps m’a apporté de plus précieux. Les marques sont là pour nous rappeler que nous sommes vivants. Cette vie me comble au delà du fait d’être un peu moins brune chaque jour. Je suis consciente que mes paroles changeront sûrement lorsque j’aurais 40, 50 puis 60 ans. Je suis consciente aussi que ma condition de vie privilégiée me permette d’avoir de tels propos. Ressentir les marques du temps dans la solitude, dans la rue ou dans la maladie est un tout autre aspect. Je comprends aussi qu’on puisse avoir l’envie de figer le temps, de le stopper, de vouloir… lire la suite →